« Bonjour,
moi c'est lfqrt.
– Enchanté, moi
c'est bidule92.– Bon ben quand est-ce qu'on baise ?
– T'es dispo, là ?
– Oui.
– Oké. Viens chez moi, j'habite chez une copine.
– D'accord. T'as des capotes ?
– Ah non, merde ! Tu peux aller en acheter ?
– Oké, je passe à la pharmacie. »
Romantique, non ?
Bon il faut que
j'édulcore un peu car ça ne s'est pas vraiment passé comme ça.
(et pourtant lorsque je vois certains sites et que je m'approche des
forums, j'ai peur que ma fiction ne soit encore bien en deçà de la
réalité.) Mais pour moi, parangon d'une certaine pudeur inscrite
dans mes gènes, cela a revêtu des atours plus mesquins, presqu'à
me faire croire qu'on pouvait trouver le prince charmant comme ça.
On ne se connaissait ni d’Ève ni d'Adam, alors on est sortis
quelques fois ensemble, se rassurant dans des préliminaires à coups
de promenades dans le parc et autre cinéma, et le grand saut !
…Un fiasco. Mais le
privilège de brandir l'étendard « je ne suis plus vierge » !
Passons. Même s'il
a fallu du temps pour que je passe sur cette aventure plutôt
expérimentale qu'amoureuse, ma mauvaise conscience m'accusant d'être
une fille facile, etc.
Et j'ai remis ça.
Meetic, cette fois-ci. Pour trouver l'homme de ma vie, bien
sûr.
Un ptit métisse
appétissant. Deux-trois tours du parc pour la bonne conscience et
hop, grand saut !
Fiasco, mais moins
pire. Petit fiasco avec légers frémissements de plaisir.
Était-ce l'homme de
ma vie ? Sûrement ! Mais pourquoi n'étais-je donc pas
amoureuse ? …
Suivant !
Dieu Meetic à
l'aide !
« Bonjour je
suis Machin403.
– Bonjour, moi
c'est lfqrt.– Tu es où ?
– Ici. Et toi ?
– Là.
– Tu viens chez moi ?
– Euh… (pour faire la fille qui a des principes) d'accord. »
Le soir même je
débarque dans l'appartement de Machin403. Il est tout beau, en
costard. Cette fois ça va être du sérieux. Il a une bonne
situation, il a l'air sympa, drôle et surtout…
séduit ! Oui, il balbutie, il s'approche de moi
précautionneusement, comme si j'étais un petit bijou, il me lance
des regards fiévreux et semble être assailli par une moiteur
révélatrice. Je suis tellement contente de séduire…
Je bois un verre, je mange des petits gâteaux, nous flirtons en
essayant de se faire chacun un résumé de notre vie (parce qu'on ne
se connaît pas du tout et qu'on ne pourra pas coucher avec un
parfait inconnu). Dix minutes plus tard, on se met dans le canapé.
Et il a envie de m'embrasser. Je suis fébrile, légère, je me sens
si bien que je le laisse faire. Il m'embrasse et glisse sa main entre
mes jambes. J'en ai très envie et surtout vraiment besoin. Je ne
joue pas la résistance. Les jeux sont faits.
« On va dans
la chambre ?
– Oui
», fais-je
complètement alanguie de désir.
Je
pensais que c'était l'homme de ma vie. J'y retourne quelques jours
plus tard. Nous faisons l'amour et il me demande de partir. La
claque.
L'éventuel
homme de ma vie devient un plan cul. Et moi, une…
Enfin non, pas plus que lui, en fait. Mais je ne prends pas la fuite.
J'en profite. J'ai tellement besoin de cul. Besoin d'un homme aussi,
mais la complicité attendra.
Sauf
qu'elle ne vient jamais. Je ne suis pas amoureuse, lui non plus. Je
fonds en larmes à plusieurs reprises dans ma voiture, en rentrant
chez moi. Je mets un terme.
Mais
il m'en fallu encore un, avant de comprendre que Meetic ne proposait
que des « plans cul », mais à défaut d'autre chose, je
saurais m'en contenter, alors j'y retourne. Le nouveau plan cul a
l'air quelqu'un qui cherche le grand amour. Non ! Et si c'était
possible alors ? Je suis peut-être la bonne !
On
sort un peu ensemble, car celui-là, il faut le ménager. Et puis, il
vient chez moi. Il commence à vouloir me faire un massage. Je me
laisse faire et le massage devient plus profond, plus intime...
J'essaierai
de m'accrocher un peu. Celui-là, il force mon admiration par son
statut professionnel et sa vie associative riche et mouvementée. Il
me laisse m'accrocher et puis un beau jour, il me dit que son
ex-copine l'a relancé et qu'il va se remettre avec elle. Crochet du
droit.
C'est
moi, ou bien…
Je devrais perdre confiance, là, non ? Eh bien oui,
effectivement. Je capitule et laisse mon clavier aux souris.
Tout
ça, en fait, pour découvrir mon corps et me sentir comme tout le
monde. Internet Dieu du sexe pour les émotifs et autres complexés,
fabrique à putes. Point. Eh oui, Internet a réveillé la pute qui
était en moi.
drole sans l'etre dans le fond.. mais ecrit avec un style bien franc du collier j'aime! désolé le grand amour c'est un don de Dieu pas d'internet..
RépondreSupprimerAh, c'est ça, alors... :-( T'aurais pu le dire plus tôt...
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