Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

jeudi 29 novembre 2012

Aspie-re un peu d'ocytocine

Vous dire à quel point je suis perturbée. Aujourd'hui, j'ai demandé à ma psy si elle pensait que je pourrais être éventuellement, sait-on jamais, autiste. Je l'ai demandé tout doucement, bien sûr, sachant trop qu'on ne doit pas plaisanter avec ce genre de pathologie. Ben oui, j'ai regardé l'émission sur l'autisme, l'autre soir. Et je me sentais en union de pensée. Ce renfermement sur soi, cette difficulté à gérer ses émotions… Je me suis tuyautée sur l'ocytocine après, pensez bien. Un spray nasal qui t'ouvre à la socialisation et au bien-être. Des études sont en cours et les sprays se vendent d'ailleurs, à 40 euros la fiole de 15 ml, soit, mais tout de même, c'est un fait… J'ai pas osé lui parler du spray. Non, mais vous voyez ? Je deviens complètement cinglée. Dans quinze jours, je lui demanderai sans doute si je n'ai pas été enlevée par des extra-terrestres.
 
Heureusement – quoique me dit mon inconscient qui se serait bien engouffré dans la brèche pour se disculper du bronx qu'il crée dans mon cerveau – elle a réfuté mon argumentation (en dissimulant mal un départ de fou-rire). Bon. On a aussi le droit de se poser des questions, non ?
 
Eh bien non, c'est pas Asperger mais imbibée de connerie que je suis, lotie d'une bonne grosse angoisse névrotique, simplement. Enfin, simplement, je pense avoir réussi à démontrer que ce n'était pas aussi « simple » que cela.
 
Mais je suis rassurée, tout de même, pas sur la surchauffe mentale que j'inflige à mon cerveau avec ce genre de supputation qui provoque indéniablement une certaine montée d'angoisse, mais parce que ça doit vraiment pas être drôle d'être autiste. Mais, depuis un moment, à tourner en rond chez moi, eh bien j'imagine toutes les catastrophes naturelles ayant pu se produire au niveau de mon génome pour expliquer mon état de stagnation mollusquien.
 
Alors bibi, le problème, c'est juste qu'il faut que tu te bouges, car à force de vouloir te trouver toutes les justifications du monde, ben ton cerveau se nécrose, et y prend goût, à défaut de surchauffer.
 
Merde, alors. Une ptit aspie-rine, pour la route ?
 
Me bouger, O.K. Faire revenir la sérotonine et l'ocytocine et compagnie là où la fuite a eu lieu. Bon.
 
Mais c'est sûr ? C'est pas aspie ?… grrrrrrr (entends-je dans mon oreille)

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