Vous
dire à quel point je suis perturbée. Aujourd'hui, j'ai demandé à
ma psy si elle pensait que je pourrais être éventuellement, sait-on
jamais, autiste. Je l'ai demandé tout doucement, bien sûr, sachant
trop qu'on ne doit pas plaisanter avec ce genre de pathologie. Ben
oui, j'ai regardé l'émission sur l'autisme, l'autre soir. Et je me
sentais en union de pensée. Ce renfermement sur soi, cette
difficulté à gérer ses émotions…
Je me suis tuyautée sur l'ocytocine après, pensez bien. Un spray
nasal qui t'ouvre à la socialisation et au bien-être. Des études
sont en cours et les sprays se vendent d'ailleurs, à 40 euros la
fiole de 15 ml, soit, mais tout de même, c'est un fait…
J'ai pas osé lui parler du spray. Non, mais vous voyez ? Je
deviens complètement cinglée. Dans quinze jours, je lui demanderai
sans doute si je n'ai pas été enlevée par des extra-terrestres.
Heureusement
–
quoique me dit mon inconscient qui se serait bien engouffré dans la
brèche pour se disculper du bronx qu'il crée dans mon cerveau –
elle a réfuté mon
argumentation (en dissimulant mal un départ de fou-rire). Bon. On a
aussi le droit de se poser des questions, non ?
Eh
bien non, c'est pas Asperger mais imbibée de connerie que je suis,
lotie d'une bonne grosse angoisse névrotique, simplement. Enfin,
simplement, je pense avoir réussi à démontrer que ce n'était pas
aussi « simple » que cela.
Mais
je suis rassurée, tout de même, pas sur la surchauffe mentale que
j'inflige à mon cerveau avec ce genre de supputation qui provoque
indéniablement une certaine montée d'angoisse, mais parce que ça
doit vraiment pas être drôle d'être autiste. Mais, depuis un
moment, à tourner en rond chez moi, eh bien j'imagine toutes les
catastrophes naturelles ayant pu se produire au niveau de mon génome
pour expliquer mon état de stagnation mollusquien.
Alors
bibi, le problème, c'est juste qu'il faut que tu te bouges, car à
force de vouloir te trouver toutes les justifications du monde, ben
ton cerveau se nécrose, et y prend goût, à défaut de surchauffer.
Merde,
alors. Une ptit aspie-rine, pour la route ?
Me
bouger, O.K. Faire revenir la sérotonine et l'ocytocine et
compagnie là où la fuite a eu lieu. Bon.
Mais
c'est sûr ? C'est pas aspie ?…
grrrrrrr (entends-je dans mon oreille)
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