Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

vendredi 29 mars 2013

Dans les limbes de son silence

J'ai relu les messages que nous avions échangés avant qu'il me laisse mourir dans les limbes de son silence. J'aurais pas dû. J'ai bloqué sur le passage où il me dit que je ne le laisse pas indifférent, qu'il attend d'en savoir plus sur ce désir qui m'anime... vous savez, comme un passage d'un film qu'on aime bien qu'on se repasse en boucle. J'aimais bien ce passage... Mais c'est un calvaire que je vis à présent. J'ai raté quelque chose. Je sais pas trop quoi, comment, pourquoi... Il avait ouvert la porte à mon appel et subitement il l'a refermée. C'est vrai que j'y suis allée à tâtons, un pas en avant, deux en arrière... je le reconnais. J'étais pas franchement convaincue. Mais c'était par moi et non par lui. Aurait-il mal interprété ces vacillements ? Ou bien c'est qu'il aurait réfléchi ? Le jour où il me répondait en m'offrant de lui en dire plus sur mes intentions, il était bourré et le lendemain, quand il a réalisé... Mais ce silence glacial, c'est pire que tout ! Qu'est-ce que j'aimerais qu'il m'envoie un message qui dirait par exemple : « Écoute, t'es bien sympathique, c'est gentil d'avoir usé les touches de ton clavier pour m'écrire, mais... j'en ai rien à foutre de ta gueule. » Ça aurait le mérite d'être clair, au moins. Je pourrais, après un remake des Grandes Eaux de Versailles, passer à autre chose, vraiment. Tandis que là, je bute sur du non fini, du non abouti, du rien, du vide, du « imagine c'que tu veux »... Merde ! Je deviens mal polie, je tourne en rond quand je suis seule chez moi, je me prends la tête ; je pense à lui. Je ne peux, du coup, même pas en faire un salopard. Je ne peux même pas lui en vouloir pour quelque chose qu'il aurait dit ou fait... et je continue de payer ma psy pour qu'elle m'ôte de la tête ce galimatias sentimentalo-miévreux-merdique qui s'est créé autour de ce pétard mouillé.
 
« S'te plaît, toi qui m'as laissée m'écorcher la face sur le mur de ton indifférence, dis-moi ce que j'aurais dû faire pour te séduire, pour que je meurs moins conne, débriefons ensemble le piètre résultat de mon déploiement d'énergie libidinale. Revoyons au ralenti les actions cruciales qui m'ont menée à la perte. Et apprends-moi à te séduire. Dévoile-moi les arcanes du bouleversement de ton cortex libidinal, les mécanismes de ton réchauffement organique, voire les secrets du ravissement de ton cœur, pour que je m'améliore, que j'aille plus loin que les épreuves de sélection la prochaine fois... même si avec un autre. »
 
Ça m'évitera d'aller perdre mes économies chez la psy et d'aller me fourvoyer à lui raconter mes roucoulements cahoteux ; j'vais ptet emballer la psy, manquerait plus que ça...
 
Mais merde ! Je fais n'importe quoi en ce moment. Je suis un petit tas de n'importe quoi qui se démène pour pas partir en poussières dans un coup de vent. Putain de merde.

2 commentaires:

  1. Mon amie est blessée dans son âme... Tout ce que tu exprimes ici illustre ta sensibilité. J'ai souffert ainsi après que l'on m'ai claqué la porte sur le nez... Il y a eu une tempête où l'indignation, la colère et la déception versaient l'amertume dans la coupe... Puis le calme est revenu...
    Tu sais, chère amie, que certains pensent à toi et se confient au murmure de la Muse.
    A bientôt...

    RépondreSupprimer
  2. Bonsoir, je suis venue ici car tu a mis un lien sur forum psychologies.

    Je crois que tu traverses une très très mauvaise passe. Je suis passée par là aussi. Si tu veux qu'on en discute, tu peux me rep par mail (sur mon compte google) bon courage !

    RépondreSupprimer