Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

dimanche 17 mars 2013

Accro

Je suis lourde avec Matthieu. J'ai tellement envie de lui que je ne sais plus comment m'y prendre. Dire cash que j'ai envie de lui me semble risqué, mais les manœuvres que j'effectue pour ne pas avoir l'air d'être en manque ne sont pas tellement moins risquées. Elles n'ont simplement aucun effet. Peut-être que je devrais lui dire que j'ai juste envie de baiser. Ils aiment pas ? Ça fait pute ? Il faut avoir l'air romantique et difficilement baisable, c'est ça ? Il faut se la jouer prude, mystérieuse, sinon, on n'a pas de valeurs ni de principes ? Sinon on passe pour une chatte en chaleur ? C'est pas saoulant, ça ? On n'a pas le droit de trouver un mec charmant et d'avoir envie de lui ? Et si c'est le cas, il faut quand même la jouer princesse ? Pffff. (j'ai trop réfléchi pour ce soir.)
 
J'aurais dû réfléchir plus. Je viens d'envoyer un message trop explicite, et de perdre ma dignité. Le message disait à peu près cela : J'ai envie de toi. À lire entre les lignes il comprendra : je suis en galère car j'ai la c... en feu. Aïe. C'est mort. En plus, c'est la Saint Patrick, ça fait celle qu'a pas d'amis... Bon. En tout cas, avec tous mes textos, il va pouvoir réécrire un sketch à la Elie Semoun... et bien rigoler avec ses potes. Non, c'était pas le but. Hum. Comment j'ai pu faire ça ? Dire qu'au début, j'avais peur de simplement lui envoyer un message pour lui demander si ça allait et là, j'en suis à écarter les cuisses par SMS. Ouah ! J'ai quand même franchi un sacré cap, non ? :-) J'ai pris de l'assurance ! C'est pas de l'assurance, c'est de la connerie ? Ah ouais. :-(
 
Mais c'est pénible, il me répond même plus. Et pourtant, moi j'le veux mon gros râteau qui fait mal. Il va me le dire que je le fais chier, qu'il faut que je m'achète un vibro, que je lui sors par les trous d'nez, que sais-je ? Parce que moi, tant que j'aurais pas pris ma claque, je continuerai à m'accrocher, j'me connais. Chuis accro... Et un accro, c'est pas l'indifférence qui le fait décrocher.
 
Je sais. Je débloque.
 
Si j'avais plus de pitié et de compassion pour moi, je me tournerais vers moi, je me prendrais par les épaules et je me dirais : « Mais pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ? T'es pas un peu maso ? »
 
Si... :-(
 
Mais je tourne en rond, comme un lion en cage ; une chatte ? Eh oh, ça va ! N'en rajoutez pas, la coupe est pleine...

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