Je fais partie d'une génération de femmes qui ont une vie fantôme. Une impression de vivre qui se veut suffire à elle-même. Poussées par le vent dans le sens qui lui convient, sans réussir à redresser la barre, à prendre possession du gouvernail.
Ne pas réussir à incarner ses émotions, à les vivre et à leur faire diriger l'action.
J'ai l'impression d'être un fantôme dans cette vie qui ne veut pas de moi (ou bien est-ce moi qui ne veux pas d'elle ?), un être désincarné qui transiterait dans un monde parallèle. Je suis transparente, une extra-terrestre, blanche. Morte, quoi.
Même mes émotions, qui tentent parfois une incursion, décident de me fuir plutôt que de m'assister, me transporter.
Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il s'est donc passé pour que nous imprimions cette résignation, cette capacité à nous vider de notre substance aussi rapidement que défile la vie ?
Comme si nous nous excusions d'être là, d'être peu de choses au fond.
Honte de n'avoir réussi ? Honte d'être une femme ? Peur d'assumer nos désirs ? Qu'il parle ce blocage, qu'il m'apprenne les fondements de son mécanisme ! De quoi a-t-il peur ? Que je laisse s'exprimer mes émotions ?
Nuances.
RépondreSupprimer"Assumer ses désirs" et "laisser s'exprimer ses émotions"... Ou bien "assumer ses émotions" et "laisser s'exprimer ses désirs".
Sous quelle rubrique paraîtrait la réponse: SEXE ou DÉPRESSION ?
Bien vu Eric. La frontière est mince. Laisser s'exprimer ses désirs fait tout de suite basculer dans la rubrique "Sexe" !
Supprimerje suis d'accord avec ce qu"elle dit
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