Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

samedi 24 janvier 2015

Je suis Charlie !

Non, pas de grand discours, la tristesse des événements se suffit à elle-même. Et tout a été dit. Trop même, et on ne trouve plus rien à dire. On a usé le quota de larmes et de discours bien pensants, on s'est restreints dans la décence et le politiquement correct trop longtemps, (la bonté et la douceur de l'âme humaine a ses limites qu'on ne sait maintenir trop longtemps tellement pourris de la moelle qu'on est (certainement un relent du péché originel)). Alors on déborde gaiement maintenant, on gratte, on fouille les immondices, les dépouilles de nos chers défunts comme des charognards pour voir si on y trouverait pas un peu de culpabilité, une petite odeur de scandale, de polémique !!! Et gentiment, comme ça, l'air de rien, on glisse jusqu'au moment délectable où on cherche des circonstances atténuantes aux coupables, révélant par là même notre potentiel de traîtrise, de sadisme, notre noirceur cachée derrière nos belles intentions de départ gravées historiquement dans ce grand rassemblement du 11 janvier. C'est qu'on en veut de l'émotion, et quand la tristesse est partie, c'est la colère qui la remplace, qu'ils nous aient quittés trop tôt, alors on se venge sur les victimes elles-mêmes et on les assassine à nouveau.
 
Mais pas vous, monsieur le pape ! Non, pas vous !
 
Si je résume votre position en quelques propos que vous avez tenus récemment, synthétiquement : « Si moi, on insultait ma mère, j'aurais envie de frapper. » «  Il faut respecter les religions. »
 
MAIS MERDE, FRANCOIS !! Qui c'est qui ne respecte pas là ?? Qui c'est celui des deux qu'a le moins respecté l'autre, là ? On zigouille dix-sept personnes dont des dessinateurs chéris de notre culture et on en est encore à se demander si on devrait pas respecter la religion ? On ose nous bassiner encore avec un foutu droit au respect de nos deux (si on en a) ? Mais qui c'est qui ne respecte rien à la base ? Qui c'est qui véhicule une religion de violence où on bafoue les droits primordiaux de l'être humain ?
 
Nos chers dessinateurs ne font que dénoncer, revendiquer un droit au respect de l'intégrité corporelle et de la sécurité de l'être humain, d'abord et avant tout, et ensuite un droit à la liberté d'expression. Ils dessinent en réaction, pour dénoncer, pour dire les choses, et non par méchanceté ou pour blesser gratuitement ! Qui de la poule ou de l’œuf ? Eh bien voilà justement ce qu'il faut comprendre. Le blasphème (si vraiment on veut appeler ça comme ça) est venu en second par rapport aux exactions hautement plus condamnables commises par les fanatiques religieux intégristes.
 
Et même le pape n'est pas capable de comprendre ça ? Il défend des comportements psychotiques où des gens cons et illettrés qui n'ont pas accès à la fonction symbolique passent à l'acte ! Ce sont des comportements psychotiques, ça, Monsieur le pape ! Et quand bien même on insulterait votre mère, M. le pape, la vôtre ou même la Sainte mère, ôtez-moi d'un doute, vous ne passerez pas à l'acte ? Alors comprenez que dire qu'il faut arrêter les caricatures par respect, c'est donner raison à tous ces psychotiques et leur permettre d'installer une religion de violence à leur guise ! Ils doivent supporter la frustration comme la plupart des êtres humains (sans parler de ceux qu'ils font souffrir depuis des lustres et à qui on ne demande pas si, par respect, on ne pourrait pas arrêter de les torturer, eux).
 
Et si Allah n'est pas d'accord, au fait ? Croyez-vous qu'il ait besoin d'être défendu par une armée de malformés du bulbe ? Par hasard, s'il est si grand (paraît-il), il ne pourrait pas se défendre tout seul, plutôt que d'avoir besoin de toute cette armée de dégénérés pour défendre des intérêts que, si ça se trouve, il ne partage même pas du tout ! Peut-être que ça le fait marrer lui, ces caricatures ? Et peut-être SURTOUT qu'il attend que ses fidèles prouvent leur foi de façon INTELLIGENTE !!!? SI CA SE TROUVE ?
 
Alors, Monsieur le pape, permettez-moi, sur ce coup-là, de blasphémer à ma guise et de rééquilibrer un peu les scores du blasphème entre les différentes religions, mais... je vous emmerde !

2 commentaires:

  1. La remarque du pape est certes maladroite, mais je trouve que tu te trompes de colère. Ce qu'il a dit n'est rien à coté de ce qu'on fait les auteurs de ces crimes

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  2. Bonjour,

    Oui, bien sûr, mais bon cela va sans dire... et non, ce n'est pas rien justement de chercher des excuses à ces terroristes.

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