Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

jeudi 12 septembre 2013

Monsieur et Madame...

C'est con, mais je pensais à un truc : imagine si ton mari à un nom pourri, t'es obligée de garder ton nom, non ? Je pensais à ça, parce que mon premier petit copain avait un nom fientesque (je fais un néologisme pour être polie) et rien que ça, ça m'a fait flipper. Je ne vous dirais pas ce que c'était au cas où un jour, par mégardes, il passe sur mon blog, mais vraiment, c'était d'une pureté à couper le souffle !
 
Mais alors comment tu fais ? Ben oui, comment tu fais pour pas vexer ton mari ?
 
« Chéri, je veux bien t'épouser, mais tu sais, je suis issue d'une famille corse et chez nous les Corses, on ne change pas de nom de famille. C'est comme ça, c'est la dignità ! Je sais c'est difficile autant pour toi que pour moi… » ; ou, plus direct mais aussi risqué : « Chéri, je veux bien t'épouser mais… Madame Concombre, ça m'emballe pas trop… Permets donc que je conserve mon nom. »
 
Oh le coup de stress… Non mais c'est vrai, madame Concombre, ça le fait pas, non ? Même calligraphié à l'encre de Chine avec une plume d'oie, Madame Concombre reste Madame Concombre…
 
« Madame Concombre, enchanté, je suis Bertrand Lambert, votre conseiller financier. Pffff ! Ahahah !… Oh, excusez-moi, je suis vraiment désolé… pffffff, ouah ahah ! Hum. Pardonnez-moi, je suis vraiment vraiment désolé… Bon, parlons de votre PERP… pfff ah ah ah, ou de vos salades si vous préférez !!! Mouah ! Ah ! Ah ! Elle était bonne celle-là! »
 
En plus, au mieux, si tu te maries, t'es obligée de te coller le Concombre au patronyme, alors tu le mets en petit ? Tu fais exprès d'écrire mal pour pas qu'on lise ? Tu abrèges ? Concom. Madame Concom ? Madame Culcul ? Madame Con com… une bite ? Madame Con ?… :-( Là y a pas de solution. Tu divorces.
 
Ou tu fais changer une lettre ? Ah ouais, c'est la parade, ça. Tu vas à la mairie pour faire changer une ou deux lettres. Sauf qu'on n'est pas cons (justement), les monsieur et madame Comard, La Bute, Coulle, Saloupe et j'en passe, vont pas aussi facilement renier une hérédité qui a mis des générations à s'assumer difficilement pour en un seul coup de stylo sur le formulaire E223 refouler le traumatisme intergénérationnel aux oubliettes ? Ben non, t'es obligé d'assumer. Tu nais Concombre, tu grandis Concombre, tu meurs Concombre !
 
C'est pire qu'une tragédie antique… Autant s'appeler Antigone, Électre ou Proserpine… « Proserpine Concombre ?… – Absente ! … Oui, madame… Elle m'a dit hier qu'elle devait se suicider… »
 
Mais bon, si t'es pas né Concombre, pourquoi allez chercher les embêtements ? Pourquoi au grand pourquoi vouloir devenir un Concombre ? Mais non, enfin !
 
Moralité : avant de sortir avec un mec, se renseigner sur son nom de famille.
 
Et… en attendant, sur ce coup-là, je suis tellement con c j'vais disparaître derrière mon ombre

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