Je me bats avec tout,
j'ai l'impression d'être un Pokémon. Sauf que je peux pas gagner de
vies. Et que mes ennemis sont virtuels au sens propre. Il s'appellent
l'Abattement, la Fatigue, l'Inertie, le Dégoût et l'ennemi de fin
de tableau le Temps. Car à force de combattre les premiers, le
second prend de l'ampleur, devient de plus en plus redoutable. Il me
mange, il m'emmène avec lui ce traître, d'abord ami, passé à
l'ennemi…
sans se soucier de savoir si j'ai repris des forces…
Je ne le contrôle plus du tout, j'ai cru m'en libérer en me
débarrassant de ses formes incarnées à mon poignet, mais comme un
bracelet de la conditionnelle, son alarme a sonné et son emprise
n'en est devenue que plus fourbe…
Obligée d'accepter de vivre sous les ordres de ce tyran.
Ennemi invaincu depuis des lustres, mieux vaut s'en faire un ami…
Mais c'est pas juste, tu passes, même quand je ne fais rien !
Tu devrais t'arrêter, te figer, jusqu'à ce que j'ai repris mon
souffle, trouvé mon chemin…
À
quoi ça sert que tu passes si je ne fais rien ? « À
ce que tu fasses quelque chose… »
Mais je suis d'accord, seulement jusqu'ici à chaque fois que je
faisais quelque chose, j'avais l'impression que je ne faisais rien…
et toi, tu passais toujours…
« Alors cherche la bonne marche du temps ! » Merci,
mais on n'est pas à Fort
Boyard…
elle est où cette bonne marche du temps ? « En toi ».
Ça me fait une belle jambe…
« Une bonne marche ». Très drôle.
Où
tu la trouves la bonne marche du temps ? C'est dans ton agenda ?
Quand tu as gratté une échéance qui te plaît ? Comme… une
fête ? un projet ? un jour de paie ? C'est quand t'es
sur les rails et que tu arrives à te projeter vers un avenir
meilleur ? Elle devient « bonne », alors, la marche
du temps ?
Moi
je vois pas la trace d'un pas de cette bonne marche du temps.
J'arrive même pas à me projeter à la semaine suivante… Je vis au
jour le jour sans pour autant réussir à cueillir le jour présent,
cher à ce bon vieux Horace… Les échéances sont devenues des
martyres qui parachèvent le vide de ma vie. Planifier rime avec
angoisser. Alors la bonne marche du temps… Vous me faites rigoler,
monsieur le Temps. J'voudrais m'foutre dans une DeLorean et refaire
le film avec une fin différente… ou repasser la bande à l'envers
pour voir ce qui a merdé, effacer les rayures, les plis… Mais là,
non, je suis pas en mesure de tailler une bavette avec le Temps… Il
me fait chier !
Le temps...Chronos ...Chronos qui dévore ses enfants. C'est comme ça, c'est dans les bouquins. Je pense que tu connais et suis même surpris que tu ne l' évoques pas dans ton post car c'est exactment l' archétype que tu es en train de vivre en conscience là.
RépondreSupprimerLe plus formidable - pour moi - c'est que ton texte j' aurais pu l' écrire mot pour mot il y a quelques... temps ! sourire. Sauf le truc sur DeLorean passkechuipahyperkulturénonplu.
Tu dois vivre de vrais moments d' angoisse , par vagues , comme le flux et le reflux de la mer.
Tu es en train d 'accoucher de Toi même.
Stéphane
Oui, Stéphane ! Pile poil ! Ce bon vieux Chronos. C'est lui mon ennemi intime. Je suis contente que ce soit toi qui fasses le rapprochement. Je l'ai laissé de côté, parce que cela entraîne dans des digressions et moi, je veux parler simple, pas m'embarquer dans des métaphores qui finissent par ne plus parler qu'au cerveau cortical... Et de plus, savais-tu que dans la mythologie grecque, il y a deux [kronos] : Chronos et Cronos et ce serait le deuxième qui aurait encore plus rapport avec le temps ! (je viens de découvrir cela) Terrain à approfondir, donc. Mais super d'y avoir fait allusion. ;-)
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