Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

dimanche 8 décembre 2013

Hug me - le supplice

Je revois mon amant black. Je le serre fort dans mes bras, comme si c'était lui celui que j'attendais. Un mois qu'on avait rompu. Enfin moi, pour essayer de trouver le bon… C'est moi qui l'ai rappelé. Il a accouru. Je suis un bon coup. Vous trouvez que j'me vante, attendez la suite… Ce matin je lui envoie des sms ; il m'avait dit qu'il reviendrait me voir aujourd'hui. Il ne m'a pas rappelée ; il ne répond même pas à mes messages. Et que je suis conne… Je repense à mon ex que je serrais fort dans mes bras comme si c'était lui celui que j'attendais. Demain, ce sera un autre que je serrerai fort comme si c'est lui que j'attends, et de moins ne moins fort les suivants…
 
Qu'est-ce qui va pas chez moi ? Je me laisse abuser et désabuser tout en continuant à étreindre à perdre haleine mes abuseurs. Comment puis-je étreindre encore ces corps qui ne me promettent rien, voire qui m'utilisent ? Mais je ne peux arrêter d'y croire… J'ai tellement besoin d'être consolée, rassurée, reconstruite… J'étreins tout le monde à perdre haleine comme si j'avais besoin de me réconcilier avec l'humanité, de libérer mon cerveau de ses chaînes, de faire sauter les verrous !
 
Je suis une proie facile parce que je suis perdue (et qu'ils le savent). Aucun lendemain possible, sans arrêt la réserve de ne pas s'attacher qui finit par tomber. Elle vient parfois au dépourvu alors que j'aurais aimé m'attacher, parfois de moi parce que j'anticipe… Maintenant, c'est presque couru d'avance…
 
Et tout ça pour quoi ? Parce que j'ai peur. des hommes. Une peur ancestrale. Et je suis en pleine guerre avec ma peur que j'ose enfin affronter. Je me laisse faire et me cherche à travers chaque homme qui passe dans mon lit. J'écoute ce qu'ils me disent, j'essaie de les accrocher, de les séduire, tout en les repoussant sans arrêt parce que j'ai mal à ma blessure d'amour propre. Et malgré tout ça, j'ai toujours mal. Ma blessure d'amour propre s'atténue un peu, mais elle est toujours là. Je la triture tant que je peux, mais ces fausses petites victoires sur ma peur des hommes qui se transforment en abandons successifs (dont je suis parfois à l'origine) finissent par la rouvrir.
 
J'ai peur que le remède ne devienne un supplice et de me transformer en bourreau de moi-même.






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