Non, rien du tout. Le
disque a juste fait un tour de platine mais c'est toujours le même
refrain.
Ah si ! Des plans
cul grâce à Meetic entre autres. J'ai donc perdu plus que gagné
encore un peu d'innocence et de rêves bleus.
Je tends encore vers le
même but tout en en connaissant de moins en moins la teneur. Je
pense à tout ce qui me reste à faire dans ma vie : TOUT. Sans
savoir si ce "tout" est supportable…
Cette nuit, j'ai rêvé.
Non, pas vraiment de douceur dans ce rêve tordu sorti des tréfonds
de mon inconscient : j'ai rêvé que mon ex-copain se tirait la
bourre avec mon ex-amant (que je vais revoir bientôt, c'est un très
bon amant) pendant que je faisais l'amour avec mon ex-cousin (je
parle pour mon inconscient qui, ne supportant pas la situation
incestueuse, aura aboli le lien de parenté) et que mon ex-homme
parfait se décharnait jusqu'à devenir cadavérique, en proie à une
maladie. C'est grave, docteur ?
Merde.
Et puis, je me suis
réveillée j'ai pris un crayon ; je me suis dit qu'il fallait
écrire. J'ai relu ce que j'avais écrit la dernière fois que
l'envie m'en avait prise. C'était des phrases du genre : "Toi,
mon amour, que les cieux de tes yeux apaisent mes tourments…"
Je venais de coucher avec un Meetype (mec rencontré sur Meetic) et
j'étais encore en pleine transe orgasmique. Ca m'a coupé l'envie.
J'ai posé le crayon et j'ai chiffonné la prose baudelairienne.
Mais
vous voulez que j'écrive quoi ? Mon cher "follower" qui me
dit qu'il attend un billet. (je t'aime toi, et je fais de toi mon
follower favori, grâce à toi, tu vois, je m'y remets.)
J'ai
déjà usé les touches de mon clavier à vous saouler avec ma
dépression. J'peux ptet vous raconter celle des autres pour changer
? Celle qui ravive la mienne, qui l'alimente, qui l'entretient, mais
qui la soigne et l'endigue en même temps ? (je suis en train de
chercher si je suis maso ou pas, mais j'arrive pas à trancher…)
Bref.
Que je vous raconte ma dernière permanence téléphonique.
Un
ptit monsieur a commencé par me demander 90 euros pour s'acheter un
ordinateur neuf ; le suivant, qui a tenté de cambrioler deux fois
ses propres parents, voulait 150 euros pour leur faire des cadeaux de
Noël ; et puis un troisième qui partait faire du vélo quand son
auxiliaire de vie arrivait…
Enfin, il a fallu trouver un hôtel qui accepte les gens instables
pour un jeune en crise qui voulait tuer sa mère quand les médecins
et les éducateurs qui travaillent avec lui se déchargeaient presque
du problème. Et j'en
passe et des meilleures. Alors, qui a raison de déprimer, finalement
? Ou bien dites-moi où elle est cette dimension parallèle où le
dernier Hewlett Packard est à 90 euros, où la pire des crapules
fait des cadeaux à ceux qu'il assassine, où les auxilaires de vie
se télétransportent comme Mary Poppins au parc Tournenrond quand on
a décidé d'aller y faire du vélo, et où les hôteliers acceptent
sans retenue les gens qui privilégient plutôt, comme entrée en conversation, "fils de pute" que "bonjour" ?
Mais
le pire, c'est que c'est pas ceux qu'on penserait les plus déprimés…
Voyez c'que j'veux dire ?
Le
pire, c'est cette simplicité dans la justification de toutes ces
choses absurdes, le clivage de toute cohérence qui ne leur donnent
même pas l'air d'être dépassés ou déprimés par la situation…
"Mais
je n'suis pas malade, et d'ailleurs, je vais demander la levée de la
mesure. Je n'sais pas pourquoi je suis sous curatelle renforcée,
madame…"
Et
moi, je n'sais pas pourquoi j'ai choisi ce métier…
Ah, quand même! Quand même!
RépondreSupprimerEnfin un billet, comme quoi tu ne dé-blogues pas complètement.
Euh, et aussi quand même! Oui, quand même!
Toujours le même refrain, c'est vite dit!
Par curiosité je suis retourné voir ce que tu écrivais le 6 décembre 2012. Il y était question de lecture du dictionnaire, de solitaire et démineur, de visionnage de séries à la con.
Pour reprendre ta métaphore, on est passé au moins à un platine stéréo, voire à une multi plateaux. Moi en tous cas je n'ai pas du tout l'impression que le disque soit rayé.
Au fait j'ai rougi un peu. Paradoxalement non pas de m'être reconnu (ou regretter de ne pouvoir le faire ?) comme un de ces plans cul, mais plutôt en osant m'identifier au "cher follower" tout content de voir ce silence se briser.
:-)
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