C'matin, j'me lève avec
un air en tête : « On s'en fout on n'y va pas, on n'a
qu'à s'cacher sous les draps, on s'command'ra des pizzas toi, la
télé et moi... » Merde. C'est pas l'symptôme d'une intense
motivation, ça... La morsure de la rengaine commencerait-elle à
faire effet et à m'instiller son venin ? Les paupières de plus
en plus lourdes le matin, le réveil qui devient bourreau, auquel je
tente d'extirper quelques de plus en plus longues minutes de grâce,
un sol de salle de bain de plus en plus froid, des vêtements de plus
en plus difficiles à assembler entre eux, une savonnette qui glisse,
des tartines qui prennent feu, un bol qui s'renverse, une voiture qui
démarre pas... Alors mon inconscient m'envoie un message plus
clair : une chanson. Ça vous fait pas ça, vous ? En tout
cas, moi, j'ai toujours eu tendance à fredonner des chansons raccord
avec ce que je vis. Ça vient comme ça. Ma mémoire cherche sans que
je m'en rende compte dans ma musicothèque mentale et je
me mets à chanter la chanson qui convient, qui illustre
parfaitement la situation du moment. C'est bien, mais des fois, c'est gênant. Genre, je
suis dans la salle de bain, je viens de faire l'amour avec mon copain
et je me mets à chanter : « Tout tout mais
pas ça, tout tout mais pas ça... » Vous le prendriez bien,
vous ?
Bref, ce matin c'était
mutinerie générale dans certaines circonvolutions de mon cerveau et
pas les plus coopérantes donc... Qu'une chose à faire en attendant
le S.O.S. d'un terrien en détresse : bouter l'ennemi,
pourfendre la procrastination et faire surgir le sentiment de
dévotion et de juste cause ; enrayer le phénomène en frappant
plus fort : « Eye of the tiger ! » à tue-tête
dans la salle de bain jusqu'à ce que, tel un Rocky Balboa, surgisse
enfin la bête de somme qui est en moi. « The show must go on !
Yeah hi yeaaah !... »
J'sais pourquoi je suis
prise de ce symptôme Bénabar. J'le vois venir maintenant le
phénomène qui creuse lentement le sillon dans lequel je finis par
me perdre. J'en suis, moi aussi, de ces « … êtres sains
d'esprit (enfin quoique mais bon
passons) prêts à sacrifier leur jeunesse, leur corps,
leurs amours, leurs amis, leur bonheur et beaucoup plus encore (dont
je dirais leur travail) sur l'autel d'un fantasme appelé
éternité. » (Hygiène de
l'Assassin, Amélie Nothomb, p.57)
Recommencer
sans arrêt, être au début plutôt qu'au milieu et à la fin...
repousser l'angoisse de la finitude des choses, de la décrépitude...
Recommencer sans arrêt pour n'avoir jamais à affronter la fin ;
fantasme d'éternité...
Ma chère amie, je te vois tourmentée par l’instant… sa cause et ses effets… Accueillions les choses avec joie car finalement l’instant n’est-il pas éternité ? Il a fallu une seconde de notre vie pour que l’univers se condense d’un coup. Réjouissons-nous des débuts, goûtons avec plaisir l’instant et accueillons naturellement la fin ; car il ne saurait y avoir de commencement qui ne finisse pas !
RépondreSupprimerChaque matin,
Je peste fort
En allant au turbin
Mais c’est bien à tort…
Je pense aux choses heureuse
A toutes ses femmes Amoureuses
Et je m’esbaudit
D’être en vie !
Ton ami Virgile
virgile69fr@yahoo.fr)