Prologue ou Histoire de la fille qui ratait tout

Je ressens le besoin d'écrire mon histoire, de me raconter, comme si j'avais besoin des mots pour me sortir d'une impasse, d'un mal être, d'une incapacité à aller de l'avant. J'ai l'impression d'avoir fini un cycle, d'avoir bouclé une boucle, et d'en avoir saisi le mécanisme, de cette boucle, comme un système complexe et bien rodé dont on finit par percevoir le fonctionnement.

Et à trente ans – trente deux exactement – je crois que je peux le dire, j'en suis là, à ce moment de ma vie où je commence à comprendre mon fonctionnement. J'ai découvert qui j'étais : la fille qui rate tout.

dimanche 18 août 2013

Un morceau de chocolat au goût amer...

" Je peux pas, y a ma copine qui vient ce soir..."
 
J'l'avais sentie celle-là, mais pas voulu y croire... J'me disais que j'aurais jamais affaire à cette phrase. Je savais pourtant. Il me l'avait dit qu'il avait une "régulière". Il avait l'air d'avoir envie de s'en détacher, cependant.
 
" J'vais arrêter de la voir" dit-il à l'issue de notre premier ébat sous la couette.
" Et si on faisait des tests pour pouvoir baiser sans capote ? "
 
J'ai donc cru que cette copine resterait un mythe, quelque chose qu'il oublierait avec moi peut-être, sûrement !
 
On en était à l'heure des confidences et s'il avait été aussi honnête, c'est parce que je lui en avais donné l'occasion. Je lui avais avoué que j'avais récemment rompu et que je n'étais pas sûre que c'était vraiment fini... Il avait alors saisi l'occasion pour se débarrasser lui aussi de ses scrupules.
J'étais donc la première fautive suite à cet emballement des sens qui nous avait amenés rapidement au lit.
 
On avait conclu que ce serait une relation sans prise de tête, sans engagement, en profitant simplement du plaisir qu'on se donnait l'un l'autre.
 
Mais là, je viens de prendre la claque de l'implication d'une telle compromission. Tant que c'était pas dit, ça allait, même en le sachant, mais là, avec des mots, c'est plus pareil. On officialise le deal. Et lui, c'est clair, il en aura deux. Deux culs dispos pour lui tout seul ! Et peut-être plus après tout, quand on est lancé...
 
Et alors quoi ? Je dois faire quoi ? Essayer d'attraper la queue du Mickey ? C'est-à-dire essayer d'être la favorite du roi en tentant d'évincer l'autre à coups de belles chutes de reins, de positions encore plus scabreuses pour plaire à mon roi ?
 
Et encore, va-t-il choisir ? Dans l'Amour est dans le pré, oui, mais là ? Qui l'oblige ? Et pourquoi l'obliger ? N'avons-nous pas été clairs ? Lui peut-être plus que moi du coup, je me dis... 
 
Mon corps avide de sensualité m'emmène de nouveau dans une galère.
 
Me battre ? Faut-il encore avoir des raisons de se battre...
 
Accepter et faire comme lui ? Profiter et chercher d'autres partenaires de jeu ? Je ne sais plus. Ce que je sais c'est que j'ai un peu mal et que je cherche autre chose... Je vais donc dire stop, parce que j'ai encore besoin d'y croire...  

4 commentaires:

  1. Eh bien, je n'y croyais plus guère... Mais quand même suffisamment pour passer régulièrement jeter un œil. Me doutais que ton come back ne serait pas pour une fin type flonflon avec sautillement de la ballerine bien sur. Et tout ça à cause de "Mon corps avide de sensualité". Hé ben !!
    Plus sérieusement tu n'engendres pas l'abattement, finalement. Tu gardes un recul très ironique et un regard très drôle sur toi même qui va forcément charmer tôt ou tard quelqu'un de bien pour toi... Et là, youpi, le sautillement de la ballerine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Salut Eric ! :-)
      Oh, le sautillement de la ballerine, je n'y crois plus trop... et plus l'âge avance, moins j'y crois... Galérienne pour la vie, je pense. Suffit d'en faire quelque chose... ;-)
      Ca me fait plaisir de retrouver, même après une grande absence, mes lecteurs préférés ! De savoir que tu jetais un oeil me va droit au coeur ! :-)
      Oui, je fus inspirée hier soir, mais toujours par les déboires d'une vie affective et sexuelle vacillante... Je me cherche encore et encore et me perds de plus en plus... Ah la ballerine et son sautillement... Mais comment fait-elle ? Pourtant c'est simple, une clé qu'on tourne et elle s'anime... :-/
      Bise Eric ! Prends soin de toi, le baroudeur ! ;-)

      Supprimer
  2. Je ne comprends pas trop. Te rends-tu compte de la chance que tu as, d'au moins attiré un mec ?

    Je ne suis qu'un pauvre étudiant de 23 ans mais crois-moi, aimer et être aimer c'est une grande chance par rapport à des gens qui reste enfermé dans le céliba comme moi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une grande chance oui, peut-être d'une certaine façon, tu as raison, cela fait du bien le contact charnel, cela apaise, rassure, procure les endorphines et les bonnes hormones... Je ne dis pas que ça n'est pas bien, je dis que c'est dangereux, à mon âge, car je ne suis plus toute jeune et j'ai aussi envie de construire ma vie...
      Je ne sais pas trop de quel célibat tu parles parce que le célibat du coeur, eh bien, je le ressens, si c'est de celui du corps, alors... c'est différent, quoique le corps marche bien mieux avec le coeur paraît-il...

      Baiser ne signifie pas être aimé, en tout cas, pour être plus clair.

      Supprimer